Les premiers mots de Bébé
« Paaaa ! Papapapa ! Papa ! » Dans le cercle familial, l'émotion est à son comble : Bébé a 10 mois environ et il vient de prononcer son premier mot, du moins, c'est ce que ses parents, ravis, pensent.
Pourquoi « papapa ? » Parce que la syllabe « pa » est la plus facile à prononcer et ne sollicite pas trop les muscles de la bouche. Pour prononcer le son « a », il suffit d'ouvrir la bouche, ce que fait Bébé avec joie. Puis il ferme les lèvres et voilà le son « p ». Le « ma » arrive en général juste après car il sollicite un muscle supplémentaire, le voile du palais, situé au fond de la gorge.
Le pouvoir de la parole
« Papa ! Papa ! », Bébé a remarqué à quel point ses premiers mots rendent ses parents heureux, ce qui l'incite à recommencer, encore et encore. S'il produit ces sons, il voit son père sourire, arriver du bout de la pièce, lui tendre un jouet, son biberon, il commence à comprendre : « papa » représente, ou appelle, l'un de ses parents. Peu à peu, il va découvrir que la parole permet de communiquer, de partager ses émotions ; certains sons désignent des gens, ou des objets. « Mama » est également un mot magique !
Peu à peu, il va découvrir que la parole a un pouvoir sur ceux qui l'entourent
Le jargon de Bébé
Il faut dire que jouer avec sa voix, avec les sons qu'elle produit, outre l'impact que ces «mots » ont sur les grandes personnes, est très amusant. Instinctivement, Bébé va s'essayer à une sorte de jargon, de verbiage : il joue avec sa bouche, s'essaye à toutes sortes de sons. Dire « Popopopo » est un véritable jeu, auquel il est encore plus amusant de jouer à plusieurs. Si vous vous mettez face au petit bout ou que vous l'amenez devant un miroir en répétant avec lui cet enchaînement de syllabes, le petit, tout content, aura encore plus envie de communiquer.
Plaisir et jeux sont ainsi les meilleurs alliés de l'apprentissage du langage
Un apprentissage mimétique
« Oooo ! D, d, d, do do, do ». La bouche de maman s'arrondit et l'enfant la regarde, cherche à reproduire ce son rigolo. Les sens de l'ouïe et de la vue se rejoignent en effet pour associer les sons aux mouvements des lèvres, que l'on peut – un peu – exagérer afin de mieux les faire comprendre à Bébé. Plaisir et jeux sont ainsi les meilleurs alliés d'un l'apprentissage du langage basé sur l'imitation.
Lire la suite : Les premiers mots de BébéL’éducation bienveillante agit sur le cerveau

Pédiatre depuis 30 ans, Catherine Gueguen utilise les dernières découvertes sur le développement du cerveau émotionnel pour aider les parents à mieux comprendre et éduquer leurs enfants. Elle nous a accordé une interview au sujet de l'éducation bienveillante et de son effet positif sur le cerveau de l'enfant.
Pourquoi avoir écrit “Vivre heureux avec son enfant” ?
Catherine Gueguen : Les parents que je recevais en consultation me l’ont demandé ! J’étais aussi formatrice auprès de professionnels de la petite enfance. Cela m’a obligée à me documenter régu-lièrement sur les recherches en cours, et c’est ainsi que j’ai découvert les neurosciences affectives. C’est une science récente, d’environ une quinzaine d’années, peu connue en France où on s’attache plus aux sciences cognitives, sur le développement du cerveau. Les chercheurs qui travaillent sur les neurosciences affectives permettent de mieux comprendre ce qui se passe les premières années de la vie. On apprend ce qui va développer ou, au contraire, entraver le développement harmonieux de l’enfant.
Justement, qu’avez-vous découvert ?
C. G. : J’ai compris que l’éducation fait encore aujourd’hui la part belle aux humiliations et brimades infligées à l’enfant. On pense que c’est comme ça qu’il développera de bons comportements et qu’il va mieux apprendre. Or, par leurs études, les chercheurs nous ont fait comprendre que cette méthode produit l’inverse : ça abîme le cerveau, notamment le cortex préfrontal, en détruisant des cellules neuronales essentielles pour son développement. Tout ce qui fait honte à l’enfant, l’humilie et le rejette est mauvais pour son cerveau. Les parents croient bien faire en disant « Tu es nul », mais ça rend anxieux, agressif et déprimé. Plus tard, chez l’adulte, cela entraîne des conduites addictives.
Lire la suite : L’éducation bienveillante agit sur le cerveauComment savoir si son bébé est un BABI (bébé aux besoins intenses) ?

Les bébés que l'on nomme "Babi" (Bébés Aux Besoins Intenses) demandent beaucoup d'attention... Dotés d'une grande sensibilité, ils ne parviennent à s'apaiser que lorsque leurs parents accourent à la moindre de leur larme. Comment savoir si votre bébé est un BABI ? Le point avec Arnaud Fernandez, pédiatre.
Qui sont les bébés BABI ?
Les bébés BABI - Bébés Aux Besoins Intenses - ont en permanence besoin d'être rassurés dans les bras de leurs parents. Pleurs, difficultés à se calmer tout seuls et à s'autonomiser, les BABI ne laissent pas - ou peu - de répit à leurs géniteurs. "Un pédiatre américain dans les années 80 a constaté que son petit dernier, âgé de moins d'un an, avait un comportement singulier sans modifications majeures dans sa vie. Il avait des besoins spécifiques d'attention, et était beaucoup plus solliciteur que ses autres enfants" rappelle notre expert pédiatre Arnaud Fernandez. Aussi, le bébé BABI se reconnait à ses nombreux pleurs et colères quand son parent s'éloigne de lui. "Son tempérament indique qu'il n'a pas développé des compétences d'auto-assurance. Il pleure très fort quand on le dépose dans son lit et demande à être pris dans les bras en permanence". Attention, les bébés de moins de 3 mois ne peuvent pas être des BABI puisque les pleurs à cet âge-là sont normaux, comme le note notre spécialiste : "Un bébé de moins de 3 mois ne fait pas de caprices lorsqu'il pleure... Ses besoins affectifs sont intenses à cette période de leur vie, il est donc normal d'être confronté à ses pleurs".
Comment être sûr que son bébé est un BABI ?
Avant de poser le diagnostic du bébé BABI, il faut avoir éliminé les différentes autres possibilités de problèmes fonctionnels, comme par exemple des coliques, des constipations, les allergies au lait de vache, etc. qui pourraient occasionner des comportements similaires à ceux d'un bébé dit BABI. "Seul un rendez-vous chez le pédiatre pourra éliminer ces petits soucis fonctionnels" assure Arnaud Fernandez, pédiatre et pédo-psychiatre. Le stress familial également doit être examiné : si les parents sont dans une situation compliquée, le bébé peut absorber les choses et avoir des pleurs réguliers et intenses. Si ces cas sont exclus, le diagnostic de bébé BABI peut être posé.
Comment apaiser un bébé BABI ?
Face à un bébé BABI très demandeur de l'attention de ses parents, il est important de pouvoir l'autonomiser petit à petit... "Il faut y aller progressivement au moment du coucher : si le bébé se met à pleurer, les parents ne doivent pas accourir dans l'instant mais le laisser doucement appréhender sa peur. Avec l'expérience, il trouvera les ressources pour s'apaiser" souligne notre expert pédiatre. Si le malaise perdure et que les parents perdent pied face à cette demande de présence constante et que le syndrome du bébé secoué n'est pas loin, il est utile de faire appel à une puéricultrice ou encore un psychiatre spécialiste de la maternité. Ne pas hésiter à se faire aider et conseiller et le maître mot pour gérer le quotidien avec un bébé BABI ! Quoi qu'il en soit, les parents peuvent se rassurer : avec le temps cette petite fragilité comportementale s'estompera et le loulou gérera ses émotions avec plus d'autonomie.
Eduquer son enfant au quotidien en suivant la philosophie Montessori

Découvrez les principes clés qui aident l'enfant à grandir dans un environnement bienveillant inspiré par la philosophie Montessori...
De nombreux parents s’intéressent à la pédagogie Montessori. Souvent, ils souhaitent ainsi trouver des réponses aux questions qu’ils se posent au sujet de l’éducation de leurs enfants. Poser des limites, ne pas crier, quelles activités ou jeux proposer, les parents veulent bien faire en recherchant avant tout l’épanouissement de leurs bambins. Et suivre les principes de base de la philosophie Montessori permet d’éduquer son enfant dans le respect de son développement. Entretien avec Emmanuelle Opezzo, formée à l’univers Montessori, qui vient d’ouvrir Koko Cabane, le premier espace familial basé sur cette pédagogie à Paris. Cette éducatrice spécialisée nous donne les clés pour comprendre les fondamentaux Montessori…
Montessori : pour une éducation bienveillante

Dans son livre, Emmanuelle Opezzo explique, qu’avant toute chose, « les parents doivent remettre en cause les préjugés qu’ils ont sur l’éducation ». Elle souhaite ainsi convaincre pères et mères d’oublier l’idée que l’éducation se réduit à une méthode précise. Au contraire, dans l’esprit Montessori, il est bon de considérer que l’enfant, pour se construire, se développe naturellement, au gré de différentes étapes clés, selon son rythme. Dans la philosophie Montessori, « éduquer » son enfant revient à l’aider, le protéger et le sécuriser. Emmanuelle Opezzo précise que « le parent doit mettre en place une relation bienveillante, basée sur la confiance mutuelle au fur et à mesure que l’enfant grandit, afin de l’accompagner et le soutenir affectueusement, émotionnellement et socialement. Ceci va faire naître en lui l’estime, la confiance en soi, une certaine sécurité intérieure, qui est primordiale ». Pour elle, « les mamans qui s'intéressent à Montessori peuvent s'initier dès leur grossesse afin d'accueillir leur bébé, en ayant en tête, des idées de leurs futurs choix éducatifs ».
Apprendre à faire « seul » : un pilier de la pédagogie Montessori
Un des préceptes fondamentaux de la philosophie Montessori est le « faire seul ». L’autonomie de l’enfant est favorisée et lui permet de se construire en toute confiance. « Le parent doit répondre aux besoins physiques, affectifs et psychiques de son enfant, par la préparation d’un environnement adéquat ». Selon Emmanuelle Opezzo, « Il ne s’agit pas de laisser l’enfant faire ce qu’il veut à la maison. Mais de lui laisser le choix, comme par exemple entre plusieurs vêtements ou goûters. Ces petits moments de coopération du quotidien sont importants et lui donne confiance en lui ». L’éducatrice précise que « pour le parent, savoir que son enfant est capable de faire seul, est le point de départ du développement de son autonomie ».
L’autorité bienveillante
Les parents sont attachés au fait de « se faire obéir » dans leur éducation. Selon Maria Montessori, comme le rappelle Emmanuelle Opezzo, « l’obéissance se construit avec la volonté. Avant 3 ans, l’enfant n’est pas encore assez mature psychiquement pour obéir aux consignes. Petit à petit, il organise sa pensée, et son identité se structure. Sa propre pensée émerge ». Dans la philosophie Montessori, obéir ne veut pas dire se soumettre à une volonté mais plutôt accorder sa volonté à une tierce personne, sans être sous la contrainte. Emmanuelle Opezzo précise : « L’enfant est réceptif aux consignes données avec amour et authenticité, celles qui contribuent à son bien-être. Il obéit à ce qui lui semble juste ». L’éducatrice pense que certaines demandes des parents concernent plus un « confort personnel que le bien-être de l’enfant ». Autre principe de base : l’enfant aime ses parents, il ne cherche pas à les fâcher. Là encore, dans la philosophie Montessori, les idées reçues sont remises en question. L’enfant n’est pas nécessairement dans la provocation ou le refus d’obéir. Emmanuelle Opezzo explique « que la phase dite d’opposition des 2 ans est plutôt considérée comme une phase d’affirmation. L’enfant commence à exprimer ses envies ». Pour Emmanuelle Opezzo, si l’adulte ne pose pas un cadre ou ne donne pas de consignes claires, c’est à ce moment-là que l’enfant peut tester ou désobéir. « Quand les frontières sont trop floues, l’enfant teste les limites et entre en négociation voire s’oppose radicalement » ajoute-t-elle.
Adapter l’environnement
Pour vivre au quotidien selon les principes Montessori, Emmanuelle Opezzo explique qu’il faut préparer l’environnement de l’enfant à la maison. Son espace de vie ne doit pas uniquement se résumer à sa chambre, mais l’ensemble de la maison doit être pensé pour l’enfant. Tout d’abord, il faut aménager sa chambre à coucher. Des espaces différenciés sont conseillés : un coin pour le sommeil, un autre pour le jeu, pour le change, et un coin pour les activités artistiques et culturelles. Dans la cuisine aussi, il est important d’adapter l’espace à l’âge de l’enfant. Les repas sont considérés comme un moment clé du développement social. Ce temps d’éveil entre parents et enfants est très important notamment pour l’autonomie. L’apprentissage des goûts, manger avec des couverts, verser de l’eau, tout est prétexte à faire grandir l’enfant.
« Les jouets permettent à l’enfant de grandir »

Pour éveiller son enfant, les parents recherchent des jouets spécifiques. Emmanuelle Opezzo explique que « dans les écoles maternelles Montessori, il n’y a pas de jouets à disposition, mais du matériel appelé « travail ». Les jeux sont ainsi pris au sérieux et respectés par l’enfant ». A la maison, les parents qui souhaitent suivre la philosophie Montessori peuvent choisir certains types de jouets. « C’est en jouant que les enfants se construisent » indique Emmanuelle Opezzo qui reprend un des préceptes de Maria Montessori. Avant de choisir un jouet, il faut se poser certaines questions : à quoi sert-il, qu’apporte-t-il à l’enfant, permet-il d’améliorer sa motricité fine ou globale, de comprendre un nouveau concept, d’exercer sa mémoire ? Les Lego ou Kapla sont parfaits, par exemple, ils laissent place à l’imagination et la créativité de l’enfant. Pour la spécialiste, « idéalement, le jeu doit permettre à l’enfant de s’auto-corriger pour favoriser autonomie et esprit critique ». Quand il joue au Memory, l’enfant visualise lui-même si les cartes sont identiques ou pas, si les pièces d’un puzzle s’encastrent ou pas. « Les jeux permettent une certaine répétition en suivant un déroulement précis : début, milieu et fin », détaille Emmanuelle Opezzo. Enfin, les activités Montessori permettent à l’enfant de développer son individualité jusqu’à ses 6 ans.